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Blottie dans le sac de golf de mon maître,

J’attendais patiemment que ses doigts me cherchent pour me sortir de mon antre.

Une fois dans la paume de sa main, je me sentais libérée, au grand air.

Je sentais la pression de ses doigts pour me jucher sur ce tee.

C’est avec un grand souffle et une grande impatience que j’attendais le contact de son club sur mes alvéoles.

Une fois que le club me prenait d’un impact claquant, je pouvais sentir le vent m’indiquer la direction du green. Je me sentais libre mais pourvue d’une mission entendue par mon maitre.

Quelques fois, la pluie me débarbouillait le visage mais je ne faiblissais pas.

L’été, le soleil me brulait vivement, mais je ne faiblissais pas.

Tel un albatros, je volais dans l’air, si bien que mon maitre pouvait me perdre dans le ciel.

La visière sur la tête, je l’apercevais avec sa main sur le front et ses yeux qui me cherchaient du regard.

Et si par malheur, il m’arrivait de m’égarer dans les herbes hautes ou de me réfugier dans le sable, mon maitre accourait et j’entendais une plainte sortant de sa bouche « oh lala, cela ne va pas être facile de te sortir de là ».

Mais, j’avais confiance en lui, avec délicatesse mais parfois avec beaucoup de hargne, il me remettait dans le droit chemin pour me faire rouler sur cette herbe coupée ras, le green.

Le drapeau me faisait de l’œil et je remarquais souvent une petite moquerie  et parfois il me disait «  tu es loin pour faire le par ! ».

Alors, mon maître prenait son putter et il se mettait à l’adresse au dessus de moi. Comme j’ai pu aimer qu’il me contemple, moi, sa balle, toute blanche avec mes écritures RB.

D’un coup sec, il me faisait rouler sur une ligne imaginaire et délicatement je m’avançais près du graal (le trou). Je basculais d’un coté et de l’autre, sans faire de virgule, pour enfin frémir dans un bruit,faisant sauter de joie, mon maître.

Alors, il me récupérait en lançant d’un air joyeux,"  un birdie ma belle ! "

Frédérique CHATON

 LIcenciée au Golf du Roncemay

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